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Par Traumatome le 25 Novembre 2011 à 02:00
Depuis qu'il a décidé de jouer aux dés chacune de ses décisions, le Dr Rhinehart, un psychiatre new-yorkais,a transformé sa vie ennuyeuse en un immense jeu de hasard. Très vite le «syndrome du dé» se répand Expérimentateur en chambre, pionnier du chaos, le Dr Rhinehart a peut-être inventé sans le savoir le moyen d'en finir une fois pour toutes avec la civilisation: Mais le F.B.I. veille...
Publié aux U.S.A au début des années 70, L'Homme-dé circule sur les campus et devient l'un des premiers livres cultes de la décennie. En pleine libération sexuelle, tandis que l'opposition à la guerre du Vietnam bat son plein, que s'amplifie le soutien aux Black Panthers et à la légalisation de la marijuana, L'Homme-dé apparaît comme un manifeste subversif, affirmant le droit â l'expression de tous les fantasmes.
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Par Traumatome le 20 Novembre 2011 à 00:12
"Ce bon vieux George Orwell a tout compris à l'envers. Big Brother ne surveille pas. Il chante et il danse. Il sort des lapins d'un chapeau. Big Brother est tout entier occupé à attirer votre attention à chaque instant dés que vous êtes éveillé. Il fait en sorte que vous soyez toujours distrait. Il fait en sorte que vous soyez pleinement absorbé. Il fait en sorte que votre imagination s'étiole. Jusqu'à ce qu'elle vous devienne aussi utile que votre appendice. Il fait en sorte que votre attention soit toujours remplie. Et avec le genre de nourriture dont on vous alimente, c'est pis que d'être surveillé. Comme le monde vous emplit toujours à tout instant, personne n'a plus à se soucier de ce qu'il a dans l'esprit. L'imagination de tous et de chacun bien atrophiée, personne ne sera plus jamais une menace pour le monde."
- Berceuse - Chuck Palahniuk
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Par Traumatome le 17 Novembre 2011 à 23:44
C'est un esprit de guerre et qui la fait à tous, ses langueurs sont trompeuses, il est mal consolé d'une vertu qu'il ne pardonne aux autres, il voudrait leur en faire sentir l'amertume, il les observe, il les méprise, il les jalouse, il les tourmente en affichant l'amour du bien, il s'autorise de son inclémence naturelle pour désoler de bonne foi ceux qui vaudraient au moins autant, s'ils n'étaient voluptueux ou sensibles. Il joue en un mot les dragons en usurpant sur la morale, multiplié par cent et mille il devient redoutable et se plaît au malheur du monde, cela va jusqu'à pousser à la roue... Le mal y gagne au souverain degré, les apparences étant sauves et les prétextes honorables, si ce n'est admirables : l'on sent tout ce que peut un bien qu'anime une fureur où la bonté n'a part, ce tempérament-là force une montagne à marcher, il la renverse ensuite sur les hommes au nom des grands principes. Voilà ce que c'est que l'esprit de chasteté, le monde l'a connu, cet esprit s'est vengé du monde, ses oeuvres font l'étonnement des peuples et des siècles, l'étude que l'on entreprend du mal ne pouvait négliger ce tour. Les amants trop heureux sont pacifiques, les libertins, accommodants et les familles, absorbées, restent les hommes chastes, leur venin, leurs élancements, leur frénésie et leurs méthodes : ils nous l'auront fait voir et nous les soupçonnons après tout ce qui passe la mesure, eux et leurs proches, leurs proches étant ce ramas de chastes plus ou moins manqués en proie à l'agitation sans cause ni remède, que rien n'apaise et qui dévorent un chagrin né l'on présume assez de quel inassouvissement. La preuve en est qu'un homme rencontrant ce qu'il désire, et le trouvant à sa parfaite convenance, ne produit pas beaucoup et ne s'agite point, il goûte sa félicité, le bonheur est l'école de la nonchalance. L'esprit de guerre est un besoin qui ronge, une amertume qui fermente, un lot d'ambitions qui pressent, cela forme une volonté de mort, la mort est le climat de toute continence.
Albert Caraco – Huit essais sur le mal.
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Par Traumatome le 17 Novembre 2011 à 23:36
L'avilissement par système.
L'on donne à choisir entre la mort et la honte et l'on punit incessamment ceux qui ne meurent, tel est le fond du procédé, ce procédé-là ne varie et sa vigueur ne se dément, on y revient et l'on y reviendra toujours, les belles résolutions n'y changent presque rien. Pour tenir l'homme dans une crainte salutaire, il faut le remettre à ce choix et veiller à ce que la mort ajoute à ses alarmes, un peuple ne l'appréhendant serait ingouvernable, une terreur qui ne s'avoue est de ressource et quoi que l'on prétende, un peuple obéissant est avili par de certains endroits. En ce qu'on nommera l'esprit civique il est plus de timidité que l'on ne pense et souvent pas mal de bassesse, plus on demande au citoyen et mieux on l'expose au ressentiment par où ses haines se soulagent et ses frayeurs respirent. La différence entre les citoyens et les sujets, les sujets et les serfs, les serfs et les esclaves repose sur un emploi grandissant de la terreur, c'est un problème purement quantitatif, cela rappelle l'eau qu'on laisse entrer dans une vanne. Aussi les rages de l'esclave répondent-elles à son avilissement et l'on ne devrait pas s'en indigner, chaque homme voulant retrouver son équilibre et les plus abîmés ne pouvant qu'ils n'abusent de ce qu'ils attrapent. L'ordre est un accommodement d'horreurs permises, de barbarie autorisée et d'équivoques plus ou moins savantes, à cela nul remède et le chaos est pire, nous y perdons beaucoup de nos fiertés, mais le chaos ne nous les rendra guère et l'ordre souffre qu'on lui mente, par là nous avons quelques libertés de reste.
Albert Caraco / Huit essais sur le mal.
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